Les pommes

Depuis 2016, un long travail de recherche mené par Mark Gléonec a permis de renommer certaines pommes dans les vergers de Penfoulic : les pommes à cidre et les pommes à couteau. Les descriptions des pommes qui suivent sont le fruit de son travail aidé de Lulu.

A lire aussi l’article :  » Publication d’un livre sur la pomme et le cidre de Fouesnant »

Crédit photo : © Mark Gléonec
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Après les primes à l’arrachage des pommiers à cidre et l’ouragan de 1987, les pommiers diminuaient de plus en plus dans le pays fouesnantais et dans toute la Bretagne. Depuis plus de 2 siècles le cidre de Fouesnant était apprécié et sa renommée dépassait déjà largement nos frontières.

Devant l’urgence de l’enjeu de conservation de ce patrimoine exceptionnel, un petit groupe d’amoureux de la pomme, a décidé de prendre les choses en main et de tenter de sauver le maximum de variétés locales et anciennes. Plusieurs ont bien failli disparaître !

En 1988, un an après l’ouragan, deux terrains adaptés aux plantations ont été trouvés auprès du Conservatoire du Littoral et de la commune de Fouesnant. Le premier des 2 vergers conservatoire peut s’installer. L’école de Kerbernez a offert une partie des portes greffes.

En 1988/89 les élèves du lycée agricole de Bréhoulou, et une équipe de 3 personnes : Guy Rannou, Jacques Ollivier et Jean Gourlay ont planté le verger Conservatoire des pommiers à cidre. Jacques Ollivier (de la Forêt-Fouesnant) coupait les arbres à la bonne hauteur (il étêtait), Jean Gourlay (Garde des terrains du Conservatoire du Littoral à ce moment- là) mettait le mastic et Guy Rannou (historien de la Forêt-Fouesnant) faisait les greffes.

Guy est allé dans les fermes et les penty des environs de Fouesnant chercher les greffons. Quand on ne connaissait pas vraiment la pomme, les variétés prenaient soit le nom du lieu, de la personne qui habite la ferme, ou simplement de la ferme, où on les a trouvées. Depuis 2016, un long travail de recherche, de Mark Gléonec a permis de renommer certaines d’entre elles, dans l’un ou l’autre des 2 vergers. Ce n’est qu’en 1989/90, que le verger conservatoire pour les pommiers à couteaux est créé. De la même manière que pour le précédent verger, Guy a récolté les greffons dans les fermes environnantes.

L’hiver, c’est la dormance et le repos des arbres, il est consacré à leur entretien (voir fiche Mark« entretenir son verger »). A partir du printemps, nous avons un verger qui se réveille, fréquenter par Lulu la guide nature, les scolaires, les balades nature de l’office de tourisme de Fouesnant-les Glénan et le grand public lors de la Fête de la pomme aux vacances de Toussaint. L’automne dans le verger, est une explosion de pommes de différentes couleurs, formes, goûts, saveurs, maturités. Certaines sont très connues comme la célèbre « Teint frais », si chère au cœur de tous les fouesnantais, mais aussi beaucoup plus rare comme la « Transparente Rouge ». Elles nous font souvent vivre de bien belles histoires, belles rencontres et curieux voyages.

Partons ensemble à leur découverte….

1 – Le sol

Le pommier est très tolérant, même si son épanouissement est fonction de la qualité du sol (profondeur, réserve minérale) et la régularité de la pluviométrie (les besoins en eau d’un pommier sont au minimum de 650 mm/an).

Il faut cependant tenir compte de la fatigue des sols et des risques de pourridié (ne pas replanter sur un ancien plant), des gelées de Printemps (ne pas planter dans un bas fond) et de l’excès d’eau (le pommier est sensible à l’asphyxie des racines). Dans tous les cas le pépiniériste sera de bon conseil.

2 – Entretien [2]

Les premières années il est indispensable de limiter la concurrence des mauvaises herbes (désherber un cercle de 50 cm de rayon autour du tronc au printemps). Une fois le pommier adulte, il suffit de tondre régulièrement l’herbe autour du tronc.

La protection permanente d’un pommier n’est pas nécessaire. Par contre il faut veiller aux éventuelles attaques et les traiter s’il y a lieu (seulement si l’attaque est sévère). Les principales sont la tavelure, l’oïdium, la monoliose, le feu bactérien, le chancre, les acariens, l’anthonome, le carpocapse, les pucerons, les cendrés et les chenilles.

Afin d’éviter les traitements, il est possible d’obtenir un équilibre entre les nuisibles et leurs prédateurs naturels en s’inspirant des techniques de Protection intégrée de Cultures[3]. Chaque cas étant particulier, il est cependant conseillé de se renseigner auprès de son pépiniériste.

3 – La pollinisation [4]

Un pommier n’est pas auto-fertile (sauf exception). Pour être fécondées, ses fleurs doivent recevoir le pollen d’une autre variété (ce sont principalement les abeilles qui se chargent de ce travail). Si le pommier donne des fleurs, mais pas de pomme, c’est qu’il est bien seul et qu’aucune abeille (ou bourdon) n’est venu le visiter. Il est donc utile d’avoir une autre variété de pommier et des abeilles dans les environs (au besoin installer une ruche). Certaines variétés (Cox’s-Orange par exemple) sont particulièrement pollinisatrices, d’autres au contraire ne le sont pas du tout. Le mieux est d’en parler au pépiniériste au moment du choix de la variété.

4 – La taille.

En l’absence de taille, le pommier évolue vers un houppier plus ou moins étalé avec une zone improductive au centre. Il peut donc être utile de tailler pour faire rentrer la lumière, lutter contre l’alternance, augmenter la production et prolonger la durée de vie de l’arbre. Cela se fait généralement en hiver[5], mais peut également se pratiquer en été[6]. Toutefois, les conseils d’un jardinier expérimenté sont nécessaires avant de s’y lancer tout seul.

5 – La conservation des pommes.

Suivant sa variété, la pomme se conserve plus ou moins longtemps. Cependant même nos Reinette-d’Armorique et nos Aval-houarn, réputées tenir de long mois, ne se conservent bien que sous réserve d’un minimum de précautions[7] (récolte au bon moment, support propres, humidité et température maîtrisées, et évidemment une surveillance régulière).

[1]l’Association des Croqueurs de Pommes donne des informations simples sur la culture du pommier. https://croqueurs-national.fr/arboriculture-soins.html

[2] On trouve à l’adresse http://ephytia.inra.fr/fr/Home/index d’amples explications sur les “maladies du pommier“

[3] Cela ne concerne pas seulement le pommier, mais toutes les cultures nourricières. http://www.fao.org/ag/save-and-grow/fr/6/index.html

[4] https://croqueurs-national.fr/pollinisation.html

[5] https://croqueurs-national.fr/taille/126-taille-d-hiver.html

[6] https://croqueurs-national.fr/taille/125-taille-en-vert.html

[7] https://www.jardinsdefrance.org/pommes-des-regles-pour-bien-les-conserver/