L’archipel des Glénan

La ville de Fouesnant, la Communauté de Communes du Pays Fouesnantais et leurs partenaires s’engagent depuis de nombreuses années dans une démarche globale et cohérente afin de préserver l’environnement et permettre une bonne cohabitation entre les activités humaines et la protection de la biodiversité.

Le passé de corsaire de l’archipel

L’archipel des Glénan se situe à une quinzaine de kilomètres au large de Fouesnant. Constitué d’une douzaine d’îles et de très nombreux îlots, c’est un espace privilégié de découverte et de loisirs.

Au début du 18ème siècle, les îles Glénan étaient le repaire de corsaires et de pirates. Cʼest avec l’installation, à la fin des années 1940, du centre nautique, puis du centre international de plongée, que l’archipel a pris peu à peu son essor.

Aujourd’hui, les principales îles de l’archipel sont au nombre de 11. Chacune offre ses particularités.

Saint-Nicolas est l’île principale. Accessible aux visiteurs par les vedettes à passagers. Il n’y a plus d’habitant permanents depuis les années 2000.  L’île abrite aujourd’hui un centre de plongée, le gîte associatif sextant, seul lieu d’hébergement aux Glénan. Il est aussi possible de se restaurer sur l’île dans les deux restaurants, La Boucane (qui se trouve dans l’ancienne station de sauvetage) et Les Viviers des Glénan.

L’île de Penfret, la plus haute, se trouve vers l’est, connue pour son phare rouge et blanc. Le phare se situe au nord de l’île. Inauguré en 1838, les gardiens se relaient jusqu’en 1993, date de l’automatisation.

L’île du Loch est la plus grande île de l’archipel. Elle est constituée d’une ancienne ferme et d’un étang (près de 10% de la surface totale de l’île) au milieu. L’île est la propriété de la famille Bolloré, elle n’est accessible que sur le domaine public maritime.

L’île cigogne, sur laquelle est implanté un Fort Construit au XVIIIe siècle, est nichée au cœur de l’archipel.   Le fort fut édifié pour écarter les corsaires. Les travaux, débutés en 1755, ne furent jamais achevés. Déclassé en 1891, le fort accueillit un observatoire météorologique de 1891 à 1940. De 1940 à 1944, il fut occupé par l’armée allemande et régulièrement utilisé comme logement saisonnier par des pêcheurs de 1891 à 1974. Depuis 1957, il est loué par le centre nautique des Glénan. Fort Cigogne a été classé au titre des Monuments historiques en 2013. Il est propriété de l’État, qui l’a affecté au Conservatoire du littoral en 2015. Il fait l’objet depuis 2019 d’un vaste projet de rénovation en partenariat avec la Fondation du Patrimoine. En savoir plus

L’île aux Moutons est située à 4 miles des côtes, à mi-distance entre le continent et les Glénan mais fait toutefois partie de l’archipel.  En raison des nombreux écueils qui la cernent et des naufrages à répétition, un phare est inauguré en 1879. Le phare est automatisé en 1983. C’est une zone de nidification pour de nombreuses espaces d’oiseaux, notamment les sternes et les gravelots. En savoir plus

D’autres îles, Drenec, Quignenec, Bananec, Guiriden, Brunec, Geotec constituent l’archipel.

Un espace naturel classé Natura 2000

La ville de Fouesnant et ses partenaires s’engagent depuis de nombreuses années dans une démarche globale et cohérente afin de préserver l’environnement, améliorer les conditions d’accueil des visiteurs et permettre une bonne cohabitation entre les activités humaines, économiques et la protection de la biodiversité.

En 2004, les îles de l’archipel des Glénan ont été classées en site Natura 2000 car elles abritent un grand nombre d’habitats naturels et d’espèces de plantes et d’oiseaux menacés d’extinction en Europe. En 2007, le périmètre initial du site a été étendu en mer, afin de préserver également les oiseaux et les mammifères marins, ainsi que l’incroyable richesse des fonds marins (herbiers de zostères, forêts de laminaires, bancs de maërl) et couvre aujourd’hui près de 500 km2 d’espaces maritimes et insulaires.

La Communauté de Communes du Pays Fouesnantais est en charge de la gestion de nombreux espaces naturels du territoire, en partenariat avec l’Office Français de la biodiversité, le Conservatoire du Littoral, l’Office National des forêts, les communes, Bretagne Vivante ou encore le Conseil Départemental. L’archipel des Glénan fait partie de ces espaces.  https://www.cc-paysfouesnantais.fr/les-espaces-naturels/

1974 : création de la réserve naturelle pour le Narcisse

Sur l’île Saint-Nicolas vit le narcisse des Glénan, une espèce endémique (unique au monde), qui fleurit en avril. L’espèce est protégée depuis 1974, par la création d’une réserve naturelle (une des plus petites de France) qui a favorisé la préservation et la prolifération des plants. En savoir plus

L’île aux Moutons, site de nidification

L’île aux Moutons est l’un des très rares sites en France permettant la nidification de trois espèces de sternes (pierregarin, de Dougall et caugek). Colonie la plus importante de sternes en Bretagne, l’île accueille aussi la nidification de deux limicoles côtiers : le gravelot à collier interrompu et l’huîtrier pie. Très sensibles au dérangement, ces espèces sont protégées. Ainsi, du 1er avril au 31 août, il est interdit d’accéder et de circuler sur l’estran afin de préserver la tranquillité des sternes et des limicoles pendant leur période de reproduction. En savoir plus

Un espace à préserver

Afin de préserver au mieux cet espace naturel  la mairie de Fouesnant et ses partenaires mettent en œuvre et des actions de sensibilisation envers les visiteurs  L’objectif est de permettre une cohabitation entre les activités humaines et la protection de l’environnement.

Recommandations pour les visiteurs :

–        Marcher sur le platelage et respecter les cheminements mis en place ainsi que le balisage.
–        Ne rien jeter et ramener ses déchets à terre (mégots compris).

A l’attention des plaisanciers, il est demandé de :

–        Utiliser les mouillages existants ou encore à s’amarrer à couple.

–        Jeter l’ancre en dehors des herbiers de zostères. Véritables réservoirs de biodiversité, ils nourrissent en effet les oiseaux et abritent une myriade d’espèces. Ce sont aussi des zones de reproduction et de nurserie pour de nombreuses espèces de poissons, de crustacés et de mollusques. Les herbiers de zostères participent à la réduction de la turbidité de l’eau, protègent le trait de côte, jouant le rôle « d’amortisseurs » qui vont limiter les impacts de la houle sur les plages et les dunes.

–        Utiliser un orin (cordage relié à une bouée de surface et accroché à la tête de l’ancre) qui permet de relever l’ancre sans labourer les fonds.
–        Si possible pratiquer la co-navigation.
–        Ne rien jeter et ramener ses déchets à terre (mégots compris).

Rappel : les chiens sont interdits sur les plages dans le Finistère par arrêté préfectoral jusqu’au 30 septembre.  En savoir plus

Concilier la protection de l’archipel des Glénan et les activités pratiquées sur le site : donnez votre avis.  Ce questionnaire s’adresse uniquement aux personnes s’étant déjà rendues au moins une fois sur l’archipel des Glénan cette année.

Protéger les herbiers

Depuis 2017, la ville de Fouesnant installe des mouillages de moindre impact sur son littoral, à Saint-Nicolas des Glénan et à Beg-Meil. Leur atout : préserver les herbiers, ces prairies sous-marines qui abritent une végétation et une faune riches et diversifiées. Les herbiers contribuent à la fixation du fond marin, ils constituent des zones d’alimentation pour les poissons et crustacés et servent de nurserie et d’abri contre les prédateurs. Certains se trouvent près des zones de mouillage. Or, autour des corps morts, le rayon d’action de la chaîne détruit les espèces vivantes. L’ensemble des mouillages du port de Saint-Nicolas des Glénan est équipé en mouillages de moindre impact. 14 balises de chenal sont également équipées de ce dispositif.

Pour compléter ce dispositif, la ville va mettre en place en juillet 2023 9 bouées de mouillages collectifs dans l’archipel (Saint-Nicolas, Guiriden, Le Loch et Penfret). Ces bouées sont destinées aux petites unités, de moins de 7 mètres et plus particulièrement de type semi-rigides. Chaque bouée peut accueillir jusqu’à 5 bateaux. L’amarrage nocturne est interdit. L’objectif est d’éviter au maximum le beachage de ces navires sur les plages ou l’utilisation d’une ancre qui impacte les fonds marins. Ces mouillages sont de moindre impact c’est-à-dire que le système mis en place permet d’éviter le ragage du mouillage et de laisser prospérer l’herbier de zostère. Deux agents de sensibilisation sont également recrutés pour la saison estivale pour aller à la rencontre des visiteurs.

Une technicité développée localement

Les mouillages sont conçus par l’entreprise Ino-Rope, basée à Concarneau.

Ces mouillages sont constitués de fibres synthétiques avec une élasticité sur les matériaux et/ou mécanique avec des systèmes d’amortisseurs.  Ils limitent les impacts dus au ragage sur les fonds. La ligne est également insensible à la corrosion.

En eau profonde, le système possède une bouée immergée qui permet de soulever la ligne : elle n’abîme pas son environnement. En eau peu profonde, l’utilisation de cordage réduit l’impact de la ligne par rapport à la chaîne.

Un protocole de suivi et une volonté d’étendre ce dispositif…

Une cartographie des herbiers de zostère a été élaborée en 2016 et quelques transects effectués sur les zones de mouillages ont apporté des éléments qui ont permis d’évaluer plus précisément les impacts des lignes de mouillages traditionnelles sur les herbiers et ont servis d’appui pour la mise en place de solutions de gestion consistant à équiper ces zones de mouillages de moindre impact.

Le protocole de suivi des mouillages et de leurs impacts sur les herbiers de zostères est assuré depuis 2019 par l’association Actisub, association de plongée fouesnantaise dont les plongeurs ont été formés par l’OFB, Office Français de la biodiversité.

Une gestion des déchets responsable

Depuis 2009, il est demandé aux visiteurs de l’île Saint-Nicolas de rapporter leurs déchets sur le continent. A ce moment-là c’était un choix précurseur, aujourd’hui c’est un acte citoyen pour le public, qui est plus sensibilisé aux enjeux environnementaux.

Un partenariat a été émis en place avec les compagnies de transport de passagers. Les visiteurs sont avertis de la problématique à la réservation de leurs billets, ils sont aussi sensibilisés durant les commentaires sur la vedette, et un document pédagogique et ludique avec des explications sur l’ile et des messages de prévention leur est remis.

Sur place, une signalétique rappelle la nécessité de rapporter ses déchets.  Lors des sorties nature des messages sensibilisation sont également délivrés sur cette problématique.

Une barge est mouillée au centre de l’archipel de la fin juin à la mi-septembre, sur laquelle les plaisanciers peuvent déposer leurs déchets dans des containers de tri sélectif et de récolte de verre. Tous les deux jours, ceux-ci sont ramenés sur le continent (jusqu’à douze tonnes d’ordures ménagères et six tonnes de verre sur une saison).

Des économies d’eau nécessaires

En 2018, des toilettes sèches ont été mises en service à Saint-Nicolas. Ces toilettes écologiques (6 toilettes, dont 2 accessibles aux personnes à mobilité réduite) fonctionnent sans eau, ni copeaux ni produits chimiques. Elles sont entièrement autonomes car le procédé utilise des lombrics pour dégrader les matières organiques.  Les lombrics produisent un compost à vider tous les trois à cinq ans. Ce processus (une innovation technologique française) est de plus en plus utilisé dans ce type d’environnement, en montagne par exemple ou dans les parcs naturels et ne nécessite que de très peu d’interventions humaines par an. Ces installations permettent de réduire la consommation d’eau par jour en passant de 30 m3 à 3 m3.

Le service des ports de la ville de Fouesnant apporte également de l’eau potable 2 fois par semaine, le lundi et le vendredi.

Dès les années 1990 la production d’énergie solaire était déjà une réalité  aux Glénan (100 m² de panneaux photovoltaïques et une éolienne).

Une nouvelle étape a été franchie avec en 2019, la pose de 160 m² de panneaux supplémentaires, beaucoup plus performants. Tout le système de gestion de l’énergie a été optimisé jusqu’à la prise en compte des changements de météo en temps à court terme. Enedis a ainsi engagé la rénovation totale du système électrique (et notamment de la centrale). L’île est ainsi aujourd’hui alimentée en électricité depuis une centrale de production installée dans le bâtiment municipal. Elle se compose de deux groupes électrogènes, d’un automate et d’une série de batteries de stockage. Les installations de production d’électricité renouvelable sont raccordées à la centrale qui assure le pilotage de l’ensemble grâce à l’automate.

La Ville a fait appel à deux sociétés quimpéroises leaders, Entech smart énergies et Enag. Elle réfléchit au stockage de l’énergie produite en hiver et non consommée : cette énergie dite « fatale » pourrait être par exemple transformée en hydrogène.

Les installations du Centre International de plongée ont été transférées dans les locaux techniques de la commune. Le CIP est aujourd’hui raccordé au réseau de distribution issu de la centrale pour stocker de l’air comprimé puis remplir les bouteilles si besoin. Ce stockage permet d’être plus souple sur le système électrique, de limiter les pointes de consommation, d’activer la production d’air comprimé quand l’électricité renouvelable est disponible.

Tout cela permet de diminuer la consommation de gas-oil (et donc son importation, ainsi que son transport par tracteur).

Ce système local isolé a vocation à être exporté à travers le monde, mais sera peut-être aussi demain adapté à des systèmes plus petits, pour la production d’énergies des habitations. C’est un très beau laboratoire, réalisé avec beaucoup de ferveur et tous les acteurs étaient animés par un esprit de réussite et d’excellence. L’île Saint-Nicolas est devenue ainsi une vitrine technologique internationale, dans un site exceptionnel, permettant de promouvoir le savoir-faire des entreprises françaises et locales ;

En 2019 également, avec le soutien de l’Association des Iles du Ponant, la commune a investi dans de l’électroménager neuf (réfrigérateur et congélateur classe A+ et AA+) afin d’équiper les bâtiments communaux. Les usagers de l’île avaient été informés de cette opportunité.  L’AIP subventionnait les achats d’électroménager neuf à hauteur de 50% pour remplacer les appareils énergivores.

Le besoin d’une protection pérenne

L’archipel des Glénan est très prisé  des visiteurs. Le site est attractif et est très fréquenté, surtout durant la période estivale. C’est un joyau à préserver et des actions plus fortes doivent être menées afin de pouvoir continuer de concilier activités humaines et préservation de l’environnement. Un projet d’extension de réserve naturelle a ainsi été lancé par la préfecture du Finistère et la préfecture maritime, en lien avec de nombreux partenaires, dont la Ville de Fouesnant. 

La Ville est engagée depuis de nombreuses années sur l’archipel dans une démarche globale et cohérente, avec le soutien de partenaires. Chaque projet intègre une dimension environnementale et met en œuvre des techniques innovantes.

Ne pas sanctuariser l’espace

Face au besoin de nature grandissant et à l’essor des activités de plein air, ces actions ne suffiront pas pour préserver l’archipel à court terme. L’État a engagé une étude visant à concilier usages et état de conservation de l’archipel des Glénan. Celle-ci a conclu à la nécessité de franchir une nouvelle étape avec l’extension de la Réserve naturelle nationale (RNN) sur l’archipel des Glénan (y compris Les Moutons). Cet outil semble à ce jour le plus adapté au territoire marin et terrestre ainsi qu’à ses enjeux qui doivent être appréhendés de manière globale. Une Réserve naturelle nationale, c’est un espace de vie au sein duquel sont conciliés au mieux et durablement l’environnement et les activités humaines non impactantes, et un outil qui permet au territoire de bénéficier de moyens humains et financiers non négligeables et d’une gestion multi-partenariale.

Il ne s’agit pas de sanctuariser cet espace, mais bien de permettre une meilleure conciliation entre activités humaines et protection de la biodiversité. Et ainsi permettre aux générations futures de pouvoir continuer de le fréquenter. Les travaux et échanges qui auront lieu dans le cadre de la concertation viendront concrétiser le projet

Une large concertation

Le projet qui sera la base de la Réserve naturelle nationale doit être construit localement avec tous les acteurs locaux dans le cadre d’une large phase de concertation qui a débuté le 29 novembre dernier avec un groupe de travail technique représentatif des différents usages et activités présents sur l’archipel.

Les partenaires

La mise en œuvre d’actions sur un territoire aussi large et diversifié n’est possible que grâce à l’engagement de nombreux partenaires.

Les ambassadeurs de la Réserve de Saint-Nicolas des Glénan

Bretagne Vivante a lancé un réseau des « Ambassadeurs de la Réserve Naturelle de Saint-Nicolas des Glénan ». A l’image d’autres espaces naturels protégés en Bretagne, ce réseau a pour objectif de fédérer les acteurs économiques de la réserve autour des gestionnaires de l’île, dans un objectif commun de protection durable des Glénan.

Par la signature d’une charte de bonnes pratiques, les Ambassadeurs s’engagent à prendre en compte les enjeux environnementaux au sein de leurs activités : former, informer et sensibiliser le public et ainsi participer à la protection de la biodiversité.

Pour la saison 2023, 12 structures (transports de passagers, clubs, etc.) ont déjà souhaité s’inscrire dans le réseau. Des formations régulières sur les enjeux de biodiversité et des outils de sensibilisation leurs seront proposés. L’implication des Ambassadeurs au sein de l’archipel s’inscrit pleinement dans l’ambition de protection durable et raisonnée de Saint-Nicolas et plus largement des Glénan, portée par le Conseil départemental, Bretagne Vivante, la commune de Fouesnant et la CCPF.