Protéger les herbiers
Depuis 2017, la ville de Fouesnant installe des mouillages de moindre impact sur son littoral, à Saint-Nicolas des Glénan et à Beg-Meil. Leur atout : préserver les herbiers, ces prairies sous-marines qui abritent une végétation et une faune riches et diversifiées. Les herbiers contribuent à la fixation du fond marin, ils constituent des zones d’alimentation pour les poissons et crustacés et servent de nurserie et d’abri contre les prédateurs. Certains se trouvent près des zones de mouillage. Or, autour des corps morts, le rayon d’action de la chaîne détruit les espèces vivantes. L’ensemble des mouillages du port de Saint-Nicolas des Glénan est équipé en mouillages de moindre impact. 14 balises de chenal sont également équipées de ce dispositif.
Pour compléter ce dispositif, la ville va mettre en place en juillet 2023 9 bouées de mouillages collectifs dans l’archipel (Saint-Nicolas, Guiriden, Le Loch et Penfret). Ces bouées sont destinées aux petites unités, de moins de 7 mètres et plus particulièrement de type semi-rigides. Chaque bouée peut accueillir jusqu’à 5 bateaux. L’amarrage nocturne est interdit. L’objectif est d’éviter au maximum le beachage de ces navires sur les plages ou l’utilisation d’une ancre qui impacte les fonds marins. Ces mouillages sont de moindre impact c’est-à-dire que le système mis en place permet d’éviter le ragage du mouillage et de laisser prospérer l’herbier de zostère. Deux agents de sensibilisation sont également recrutés pour la saison estivale pour aller à la rencontre des visiteurs.
Technicité développée localement
Les mouillages sont conçus par l’entreprise Ino-Rope, basée à Concarneau.
Ces mouillages sont constitués de fibres synthétiques avec une élasticité sur les matériaux et/ou mécanique avec des systèmes d’amortisseurs. Ils limitent les impacts dus au ragage sur les fonds. La ligne est également insensible à la corrosion.
En eau profonde, le système possède une bouée immergée qui permet de soulever la ligne : elle n’abîme pas son environnement. En eau peu profonde, l’utilisation de cordage réduit l’impact de la ligne par rapport à la chaîne.
En eau peu profonde avec une ligne rétractable
En eau profonde avec le flotteur subsurface
Un protocole de suivi et une volonté d’étendre ce dispositif
Une cartographie des herbiers de zostère a été élaborée en 2016 et quelques transects effectués sur les zones de mouillages ont apporté des éléments qui ont permis d’évaluer plus précisément les impacts des lignes de mouillages traditionnelles sur les herbiers et ont servis d’appui pour la mise en place de solutions de gestion consistant à équiper ces zones de mouillages de moindre impact.
Le protocole de suivi des mouillages et de leurs impacts sur les herbiers de zostères est assuré depuis 2019 par l’association Actisub, association de plongée fouesnantaise dont les plongeurs ont été formés par l’OFB, Office Français de la biodiversité.